Creuë

Le village de Creuë tire son nom du mot croix, qu’on prononçait en patois lorrain  » creuë « , il est situé à l’entrée d’une vallée connue sous le nom de col de Creuë-Spada qui fait communiquer la Woëvre avec la vallée de la Meuse.

Le village est mentionné pour la première fois en 709 ; il dépendait autrefois des offices et marquisat d’Hattonchâtel, du bailliage de Saint-Mihiel et de la cour souveraine de Nancy.
Vers 1750, un Duplessis en fut le seigneur.

La maison des « de Creuë » fut très puissante, elle était l’une des quatre pairies de l’évêché de Verdun. L’on retrouve des seigneurs de Creuë dans divers événements de l’histoire de notre département. En 1208, Alain, l’un d’entre eux, soutint les bourgeois de Verdun contre leur évêque. En 1318, Henri d’Apremont, évêque de Verdun, donna au chevalier Alexandre de Creuë tout ce qu’il possédait au village, en récompense des services que ce dernier lui avait rendus. En 1485, le chevalier Régnier de Creuë affranchit les habitants du village. Vers la fin du XVe siècle, Pierre et Guillaume de Creuë sont les derniers seigneurs de cette maison qui portait les armes « d’azur à une croix d’argent », le franc quartier vairé d’or et de sable.

La seigneurie passa ensuite aux mains de la famille d’Avillers, puis, plus tard, à la famille de Choiseul, elle était un fief mouvant de Neuville-en-Verdunois. Les vins blancs de Creuë étaient très réputés, comme nous le montre cette proclamation faite en 1753 : « qu’on renouvellerait au janvier de l’année suivante la très ancienne foire de Creuë, dans laquelle on trouverait toutes sortes de denrées exposées en vente, et notamment des vins blancs du pays qui sont renommés. »

L’église de Creuë, classée aux Monuments Historiques, est l’une des plus belles de la région : chapelle de la Vierge du XIe, la nef est du XVe. La tour romane et le clocher sont plus récents (milieu XIXe et restaurés après la Grande Guerre).